De premier abord, la crainte d’une perte de pouvoir pourrait justifier le non partage des connaissances entre les collaborateurs d’une organisation. Pourtant, la réalité est plus complexe. La transmission des savoirs est ainsi régie par des aprioris et des facteurs qui ne favorisent pas le développement de ce levier de performance.
« Comment et pourquoi partager » sont des questions auxquelles bien des individus font face. De plus, le caractère pénible de l’exercice et le temps qui y est consacré renforcent le nom désir de ne pas développer une approche de transmission des connaissances. Mais plus important, la pression des pairs, leurs jugements possibles et le non sentiment de valorisation de la part de l’organisation toute entière sont d’autant plus réducteurs.
Dans son analyse, Diane LENNE nous propose six approches pour justifier le non dynamisme des collaborateurs à partager. Nous vous invitions à découvrir cet article qui répond à ces problématiques et nous fait réfléchir sur les stratégies à mettre en place. Nous proposons ici un aperçu de premier niveau.
1 - Ignorance des bénéfices
Face au non intérêt à partager les savoirs pouvant être perçus dans les équipes, les organisations doivent adopter une stratégie de communication ciblant les gains de retour. Aussi, les échanges entre collaborateurs dépassent le périmètre de l’entreprise et s’inscrivent dans la vie personnelle de chacun : confiance, estime de soi, maîtrise langagière…
2 - Manque de contrat de transmission
Partager les savoirs n’est généralement pas défini dans les missions de chacun. Aussi, une politique efficace doit inscrire cette dimension dans les critères de performance et d’évaluation. Mais cette évolution n’est pas instantanée et doit s’inscrire dans une stratégie de « mode agile ».
3 - Confusion entre partage et stockage de connaissances
Deux démarches doivent être mises en place pour obtenir un levier de performance. Si la connaissance est faite avant tout pour être partagée et transmise entre les personnes, elle peut aussi utiliser des bases de données pour la « stocker » et la « gérer » (obtenir indicateur de performance ou graphiques par exemple).
4 - Absence de conditions optimisées
Selon Diane LENNE, la création d’un «espace-temps dédié» doit être vecteur, par exemple, d’un bon indice de bien-être pour créer une confiance au sein des équipes. Pour motiver la transmission des savoirs, une étude sur les espaces d’échanges peut être menée : espaces de travail en cercle et bien éclairé, une atmosphère propice…
5 - Difficulté à identifier son savoir
Ne pas pouvoir identifier nos savoirs, situation très souvent récurrente, nourrit une sous-estime de soi. Il faut, ainsi croire en son talent et miser sur la capacité d’adaptation.
6 - Défaut de méthode
Des bonnes méthodes doivent être appliquées dans le partage des connaissances pour en tirer le meilleur parti et éviter des pertes de temps. Parmi la démarche à suivre, Diane LENNE donne les éléments suivants pour accroître l’efficacité de l’exercice :
Source : Six freins au partage de la connaissance en entreprise | Diane LENNE | hbrfrance.fr
Crédit photo : montage réalisé par les équipes de Vedalis, à partir de l’étude de Diane LENNE | Photographie prise par Photo by Elijah Henderson | Unsplash.com
Peut-on analyser l’étendue du champ de nos connaissances ? Comment mesurer leur précision ? Selon l’auteur, la réponse n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Aussi, dans nos actions quotidiennes, nous sommes confortés par le fait qu’en cas de non maîtrise d’un sujet, nous pouvons trouver des livres ou d’autres personnes qui viendront nous aider.
L’ignorance et la connaissance : un cercle vertueux
Cinq degrés d’ignorance sont mis évidence en fonction de la conscience des Hommes et donc de la connaissance qu’ils ont de la situation. De plus, il faut également assimiler ces précédentes définitions à la gestion du savoir de chaque individu.
Cependant, à la lumière des progrès scientifiques, les réponses apportées donnent naissance à de nouvelles questions. Ignorance et connaissance s’inscrivent alors dans un cercle vertueux…
Source : « L’ignorance » , Luc de Brabandere, lecho.be
Crédit photo : Montage réalisé par les équipes Vedalis - photographie prise par Ryoji Iwata | Unsplash.com
Si la préservation du capital humain est entrée dans les mœurs des entreprises privées, elle a été plus tardive pour les organisations publiques. Aussi, la Nouvelle Gestion Publique inspire les entreprises du secteur à développer des modèles de management calqués sur le privé. Par ailleurs, au-delà des avantages procurés au périmètre de l’entreprise, on considère les connaissances comme facteur clé de la compétitivité des pays.
L’économie du savoir et le risque de perte de connaissance issus des départs à la retraite dynamisent le secteur public vers une gestion de leurs savoirs. De ce fait, une attitude proactive et le partage d’expérience doivent répondre à ces défis. Comme le mentionne l’auteur, la pérennité de la connaissance organisationnelle est l’image d’une « capture des connaissances critiques » au sein des équipes et de leur expertise.
Préserver les connaissances tactiques :
Au travers de son analyse, le Docteur Said El Moustafid revient sur l’importance du capital humain dans la stratégie des entreprises publiques. Aussi, il présente comme moteur de ces entreprises les connaissances dites tactiques, celles connues uniquement par leurs détenteurs. Acquises par l’expérience et propre à chacun, elles constituent une forte valeur ajoutée, sujet de convoitises dans toutes les organisations…
Said El Moustafid, Docteur en Science de Gestion, propose son analyse à la lumière des réalités sociétales marocaines. Le vieillissement des fonctionnaires y est un sujet de premier plan dans ce pays où plus de « 45% d’entre eux sont âgés de plus de 45 ans ».
Source : « Organisation publique : Le pari de la connaissance » - Said El Moustafaid | L’Economiste.com
Crédit photo : Sebastián León Prado | Unsplash.com
Experian Marketing Services a mené une étude mondiale sur la qualité des données en 2016, couvrant 1400 entreprises dans huit pays, y compris la France. Et les résultats ne sont pas franchement brillants.
Le sondage révèle que, en moyenne près d'un quart des données clients est inexact. Les erreurs les plus courantes sont des données incomplètes ou manquantes, des informations obsolètes, des doublons et des incohérences. Près d'un quart des répondants (23%) pensent qu'ils ont perdu des revenus à cause de ces inexactitudes. Et pourtant, les entreprises reconnaissent le potentiel des données puisque 79% d'entre elles déclarent penser que la plupart des décisions commerciales découleront des données clients d’ici 2020.
La très grande majorité des répondants a bien conscience des problèmes de données au sein de leurs organisations, mais étonnamment, 65% d'entre eux attendent de rencontrer une erreur spécifique avant de prendre des mesures pour résoudre les problèmes et ne sont pas proactifs sur la gestion des données. L’erreur humaine, le manque de ressources, des stratégies inadéquates de gestion de données figurent en tête de classement des principales causes de mauvaise qualité des données.
Autre défi de taille, au sens propre comme figuré : le volume de données à gérer, avec lequel lutte près d'un tiers des entreprises interrogées.
Relever ces challenges liés au Data Management aura bien évidemment un impact crucial sur le Knowledge Management : d'une bonne qualité des données dépendra une utilisation optimale de celles-ci, autrement dit leur transformation en connaissances utilisables pour l'action...
Photo Credit : Epicgraphic